Au grand bal des hypocrites la semaine passée, c’est un certain Nicolas Sarkozy qui tenait le rôle de maître des cérémonies. Valeurs Actuelles, un hebdomadaire par ailleurs bien connu pour ses prises de position gauchisantes, a en effet publié un reportage sur l’ex-Président de la République dans lequel le petit Nicolas s’épanche sur sa vie actuelle et future. Bien entendu arrive la fatidique question qui passionne tout le monde tant on n’a que cela à penser : est-ce que Sarko aurait envie d’y retourner en 2017 ? La réponse fuse alors sans hésitation : non, bien sûr que non ! Aucune envie de s’y coller à nouveau. Fini pour lui. Sauf si les circonstances l’exigent ! Sauf si la France a tellement besoin de lui qu’il serait alors obligé d’y retourner, mais bien malgré lui, parce que la vérité, c’est que ça ne lui dit rien.
Ben oui, Nicolas, on va dire qu’on te croit, d’autant que cela se comprend aisément. Moi aussi, à la place de Sarko, je préfèrerais rester peinard à la maison : Carla qui chante, Giulia qui babille, une femme avec sa guitare, une fille avec son hochet, Télé 7 jours dans une main, une 1664 dans l’autre, sûr que c’est quand même beaucoup plus sympa que d’essayer de gouverner la France. Je le comprends, Sarkozy : il préfère rester à la maison avec môman, faire son sudoku et regarder « Questions pour un champion », c’est bien moins pénible que de se créer des ennuis avec les ouvriers, avec l’Europe, avec le Mali, avec le chômage, la dette, les retraites, j’en passe et des meilleurs.
En outre, quand on connaît un tantinet le personnage, cela paraît incroyablement crédible. Sarkozy, en fait, c’est un homme au foyer refoulé, une sorte de Bidochon contrarié par les évènements. Le pauvre, il n’a pas de chance. Il aimerait bien ne pas être candidat, mais si ça se trouve il n’aura pas le choix…Il le dit lui-même, vraiment pour y retourner, il faudrait que la France le réclame. Attention quand même aux chevilles M. Sarkozy, il ne faudrait pas qu’elles viennent à déborder sur vos talonnettes. Il faudrait que la France le réclame…comme elle a réclamé Chirac, Giscard, Mitterrand ou Hollande. Qu’elle le réclame comme la vue réclame l’aveugle, comme l’agneau désire le loup, comme la choucroute en boîte supplie le boulimique. A moins que Sarkozy ne se prenne pour de Gaulle, ce ne serait pas le premier, ni sûrement le dernier.
A moins encore que dépité mais lucide, Nicolas Sarkozy ne contemple d’un œil attristé une droite qui n’est qu’un rassemblement de chefaillons principalement intéressés par leurs nombrils, un ramassis de candidats-à-tout où le ridicule le dispute à la nullité, un groupuscule plus soucieux de son propre avenir que de celui de son pays, en deux mots, une droite au moins aussi nulle que la gauche !
La semaine prochaine, je vous parlerai de l’influence des voyages présidentiels à Dijon sur la montée de la moutarde au nez des électeurs.