Croyez-moi, il est grand temps que ça se termine ! Je n’en peux plus de cette campagne électorale. Dimanche, tout ça sera plié. La paix pourra régner de nouveau à la maison, et c’est tant mieux !
Car, je ne sais pas chez vous, mais chez moi, la campagne électorale a fait des ravages jusque dans la vie quotidienne. Mon fils est tendance UMP. Ma fille, elle, elle est plutôt à gauche, mais bon c’est comme ça, depuis qu’elle est toute petite elle adore les contes de fées.
L’autre soir à table, elle attaque :
- - Papa, tu sais combien d’argent de poche tu me donnes ?
- - Oui ma chérie, 10 € par semaine.
- - Et toi tu as combien d’argent de poche ?
- - On ne peut pas parler d’argent de poche pour les parents…
- - Je suis sûre que tu as au moins cinq fois plus. Ce n’est pas juste. Je trouve que ce que tu gagnes est indécent, tu as des revenus immoral !
- - Immoraux ma chérie…
- - Ne m’interromps pas s’il-te-plaît, je suis dans mon temps de parole. Je propose de taxer tes revenus qui dépassent 10 € par semaine à 75% et de les répartir entre les membres de cette famille pour faire régner la justice sociale.
- - Mais enfin, tu plaisantes ?
- - Pas du tout ! Regarde mon petit frère. Il ne perçoit aucune indemnité, ni aucune allocation...
- - Mais enfin il a onze ans ton petit frère !
- - Et alors, il est membre de notre communauté, il a également des droits !
Là-dessus, je remets le nez dans mon yaourt, et après avoir repris mes esprits et je leur dis :
- - On fait quoi demain, un foot ou une balade en vélo ?
- - Un foot !
- - Une balade à vélo !
Forcément, personne n’était d’accord. Je regarde mon fils, qui avait invité son copain Antoine à venir passer le week-end à la maison, et je lui dis :
- - Si on demandait à Antoine ce qu’il en pense ?
- - Impossible ! Je suis contre le droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette décision doit être celle du peuple citoyen de cette maison.
- - Fasciste ! lui crie sa sœur. A ce moment-là, mon fils a pris un petit Suisse dans la figure. Tiens comme ça, qu’elle lui dit, tu auras une tête d’exilé fiscal !
Je suis sorti de mes gonds. Je les ai tous punis. Renvoyés dans leurs chambres et privés de télé ! Quant à moi, je me suis installé peinard sur le canapé et j’ai allumé la télé. Manque de bol, c’était une émission politique ! Vivement la semaine prochaine que je vous dis !